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Disparus allemands du Sahara "retrouvés": démenti du ministère du Tourisme

ALGER, 20 nov (AFP)
Le ministère algérien du Tourisme a démenti samedi une information de la radio nationale selon laquelle le ministre du Tourisme avait annoncé que cinq touristes allemands, portés disparus depuis mercredi dans le Sahara algérien, avaient été retrouvés.
Le ministère a apporté un "démenti catégorique" à l'information selon laquelle le ministre, M. Mohamed Seghir Kara, a déclaré que les cinq touristes ont été retrouvés à 200 km à l'est de Djanet (1.700 km au sud-est d'Alger).
Citant M. Seghir Kara, la radio avait affirmé que les cinq Allemands avaient été retrouvés "sans leur guide", à Tadrart, à 200 km à l'est de Djanet. Elle avait précisé que le ministre s'était exprimé à ce sujet devant des journalistes en marge d'une plénière du Conseil de la Nation (Sénat, chambre Haute du Parlement).
"Des propos en vrac auraient été avancés et (...) auraient été attribués par erreur à Monsieur le ministre", a précisé le ministère du Tourisme.
Une source sécuritaire a affirmé samedi à l'AFP que ces touristes n'ont pas donné signe de vie depuis mercredi, alors qu'ils se trouvaient avec un guide auquel ils "ont faussé compagnie" dans la région de Djanet.
"Il y a des indications en ce sens du côté algérien que l'on étudie", a déclaré pour sa part à Berlin, une porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères. Le ministère n'a pas voulu donner davantage de détails.
Certains journaux algériens, faisant le parallèle avec l'enlèvement en 2003 dans cette même zone de 32 touristes européens par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), n'excluaient pas samedi l'hypothèse de la réédition de ce scénario.
Ces touristes avaient été libérés en deux groupes, au bout de quelques mois, hormis une femme du groupe qui était décédée d'insolation dans le désert.
Le ministère allemand des Affaires étrangères met depuis longtemps en garde ses concitoyens contre des voyages dans les régions au sud des villes de Béchar, Ghardaia et Touggourt. Sur son site internet, il rappelle notamment que de "nombreux groupes de touristes du Sahara ont été enlevés en 2003 dans le sud algérien" et que "le danger d'enlèvements existe toujours".

Mi sento solo angosciato dal fatto che il modus operandi di certi viaggiatori porta sempre di più a queste prese di posizione:

L´ÉDITORIAL DU 21/11/2004
Les embûches du désert
21 novembre 2004 - Page : 3

La disparition de cinq touristes allemands dans les environs de Djanet, wilaya d’Illizi, mercredi dernier, a suscité autant les inquiétudes de leurs proches, que des autorités, mais a aussi posé la question de l’indiscipline dont font montre les touristes qui prennent trop à la légère les règles de sécurité que le désert impose. C’est indubitablement ce qui s’est passé avec les touristes allemands, qui ont «faussé» compagnie à leur guide entre Illizi et Djanet. Que s’est-il passé? L’enquête en cours le fera sans doute savoir d’autant plus que les fugueurs ont été retrouvés, sains et saufs, hier, du côté de Tadrart, à 200 km à l’est de Djanet. Tout est bien qui finit bien, certes, mais reste le fait que le tourisme saharien exige néanmoins, des précautions particulières dont les touristes ne semblent guère conscients. Les sensations du désert sont certes affolantes, mais il appartient cependant aux touristes de faire montre de circonspection, d’accepter et de respecter les règles en usage imposées par les tour-opérateurs. C’est donc une négligence de la part des cinq touristes allemands qui a mis sur les dents les autorités algériennes et allemandes qui craignaient une répétition des évènements de mars 2003, quand des touristes européens ont été enlevés par un groupe de terroristes d’Abderrezak El Para. Aussi, regrettons l’amalgame fait par la presse étrangère et allemande qui ont immédiatement évoqué la possibilité d’un nouvel enlèvement sans vérifier les faits et sans attendre les suites de l’enquête menée par la Gendarmerie nationale. En l’état de connaissance des faits, durant le week-end, le parallèle avec le précédent El Para était facile et à tout le moins inopportun. En fait, l’affaire El Para (enlèvement de touristes étrangers en 2003) a été un acte terroriste exceptionnel dans le Sud algérien qui n’a jamais rien connu de tel. De fait, le Sud algérien, pour des raisons évidentes, est la région la plus sécurisée et la plus sûre du pays. En fait, le seul danger patent réside dans l’indiscipline des touristes qui, soit ne signalent pas aux autorités sécuritaires leur présence dans les régions du Sud, soit négligent d’engager un guide - on ne voyage pas dans le Sahara comme on voyage dans le coeur de l’Europe - ou, comme cela a été le cas des touristes allemands, décident de voir le pays par leurs seuls moyens. La fugue des touristes allemands, si elle constitue un sérieux avertissement, ne doit pas pour autant faire école. Les étrangers voulant visiter le Sud algérien doivent savoir que les règles strictes imposées à ces régions désertes et brûlées par le soleil entrent en compte pour leur propre sécurité et il appartient à tous de les observer. Et ce sont là des contraintes naturelles que la topographie du désert impose à chacun. Le désert est ensorcelant certes, mais ses pièges le sont tout autant.